Lors que le soleil s’endort sur la côte
Et meurt sottement après la vallée,
Un long fleuret de lumière avalée
Des ducs de sylve transperce la cotte.
Son dard émoussé scintille par grain
Lès d’un preux verger mendiant quelque sève
Sur les peaux marquées par la vieille nève
De primevères hissant leur chagrin.
Éclaboussées par un revers de botte
Et martelées sous le poids du sabot,
Elle supportent le bal d’un troupeau
Qu’une bonne ânière à vau-l’eau sifflote.
Par le champ vibrent ces bémols glanés
Dans l’air épuisé de mièvre musique.
Je vous conte ici d’un bourg onirique
Comme il est bon vivre en ce mois de mai.